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Amélioration de l’environnement macroéconomique en Iran depuis l’élection d’Hassan Rohani (par Thierry Coville)

L’environnement macroéconomique apparaît plus favorable depuis l’élection d’Hassan Rohani en juillet 2013. L’inflation qui était supérieure à 40 % début 2013 était proche de 14 % durant l’été 2014. La croissance semble, en outre, repartir. L’économie iranienne, qui avait enregistré une très forte récession en 2012 (-5,6 %) et un recul moindre de l’activité en 2013 (-2 %), semble redémarrer avec une hausse du PIB de 4,6 % en glissement annuel durant le premier trimestre 2014. Cela confirme les indications d’un redémarrage de la, production cette année dans des secteurs comme l’automobile. Pourtant, si les acteurs économiques, et notamment le secteur privé, sont maintenant un peu plus optimistes, on note également qu’ils restent globalement prudents. Ces sentiments mitigés s’expliquent par deux facteurs :
– Tout d’abord, l’essentiel des sanctions sont restées en place et continuent de peser sur l’économie iranienne. Les statistiques de l’OPEP confirment ainsi que la production pétrolière quotidienne de l’Iran était en septembre 2014 de près de 2,6 millions de barils par jour, ce qui correspond à un recul de 50 % des exportations pétrolières de l’Iran par rapport à 2011. Tous les acteurs économiques iraniens attendent le résultat des négociations en cours sur le nucléaire (qui devraient s’achever fin novembre 2014) pour savoir si l’ensemble des sanctions seront levées).
– La reprise de l’activité a pour l’instant été insuffisante pour créer les emplois nécessaires pour réduire le taux de chômage. D’après un certain nombre d’estimations des autorités iraniennes, le taux de chômage serait actuellement proche de 18-20 %. En outre, les jeunes diplômés représenteraient près de 40 % des chômeurs.
Face à un tel environnement, la priorité des autorités iraniennes est évidemment d’arriver à un accord sur la question du nucléaire pour obtenir une levée de l’ensemble des sanctions. Parallèlement, il est clair que le gouvernement iranien entend donner un plus grand rôle au secteur privé. Ce dernier a les capacités nécessaires pour gérer de manière plus efficace de nombreuses industries actuellement contrôlées par le secteur public. Toutefois, un véritable développement du secteur privé impliquerait aussi que cesse la concurrence déloyale d’un certain nombre de groupes rentiers proches des Pasdarans, des Fondations ou même de l’Etat. Ces groupes basent en effet leur réussite sur leurs « relations » avec l’Etat et empêchent l’émergence d’un véritable secteur privé.

Publications de Thierry Coville
L’économie iranienne après l’élection de Hassan Rohani